Choc acoustique : nos oreilles valent plus que leurs appels !!!

Avec la multiplication des centres d’appels, le nombre de plaintes concernant des lésions occasionnées par le « choc acoustique » se multiplient. Ces lésions interviennent lorsqu’un son strident et inattendu – un cri ou un pic - pénètre dans le casque des salariés des centres d’appel. France Telecom, TP, Transcom, CCA International ou encore la CPAM du Tarn ont subi depuis quelques mois ce problème. De par le monde, des milliers de cas de chocs acoustiques ont été répertoriés dans le monde et plusieurs centaines de cas de dédom­magement ont été enregistrés. Aujourd’hui le syndicat Sud, via le CHSCT, attaque CCA International à Rouen pour ces soucis qui ont causé des pertes auditives à plusieurs salariés.

Définition : La cause essentielle est une variation brutale et inattendue du niveau sonore, atteignant souvent une très haute fréquence. Ce bruit peut provenir de diverses sources, de l’équipement téléphonique utilisé dans les centres d’appels qui produit une rétroaction électronique et des crêtes sonores, ainsi que de lignes téléphoniques défectueuses, de centraux téléphoniques ou de micro-casques non conformes. Il peut s’agir de réactions vives de l’appelant (hurlement, cri, sifflet, etc.), de bruits de fond sur le lieu de l’appelant ou de bruits ambiants sur le lieu de l’opérateur.

Symptômes: Lorsqu’un choc acoustique se produit, une série de symptômes s’ensuit. Un travailleur atteint peut ne pas ressentir tous les symptômes, même si c’est en général le cas:

-> Douleur et gêne

-> Dans certains cas, perte dégénérative de l’ouïe

-> Sensation d’oreille bouchée

-> Engourdissement et spasme visage et épaules

-> Intolérance à certains bruits

-> Céphalées de tension

-> Nausée, perte d’équilibre, vertige

-> Rupture de la membrane interne de l’oreille

De plus les recherches suggèrent que la nature intense et répétitive du travail en centres d’appels provoque l’hypertrophie de deux petits muscles de l’oreille interne. Il se pourrait donc que la combinaison de muscles hypertrophiés et d’un bruit fort et inattendu soit responsable des lésions telles que le choc acoustique. Jusqu’à ce que ces causes soient confirmées, les travailleurs des centres d’appels risquent une lésion pour laquelle il n’existe pas de traitement efficace. Seuls quelques médecins généralistes connaissent cet état, ce qui veut dire que le diagnostic peut s’avérer difficile à poser. Le monde médical s'accorde de plus en plus à dire que la surcharge sonore peut avoir des effets négatifs non seulement sur l'ouïe, mais également sur le bien-être géné­ral des personnes. Une exposition à plus de 90 décibels peut avoir des conséquences pour l'ouïe tant immé­diates qu'à long terme. A court terme, vous entendrez un sifflement dans les oreilles, qui peut persister jus­qu'à 48 heures. Les personnes exposées longuement à de telles intensités sonores subiront une perte de l'ouïe progressive, suite à la détérioration de cellules sensorielles de l'oreille interne. Les personnes souffrant d'un choc acoustique se plaignent également de dépression. Il a déjà été démontré qu'une exposition constante à plus de 70 décibels a un impact sur le bien-être général. On retrouve également d'autres symptômes tels qu'u­ne tension trop élevée, des dépressions ainsi que d'autres phénomènes psychiatriques.

P o u r  le syndicat Sud, nous pensons que :

-> Il est plus que temps que ce problème soit reconnu comme une maladie professionnelle.

-> Il doit y avoir aussi au plus vite une enquête de l’Etat et des professionnels du secteur afin de déterminer avec certitude les causes du choc acoustique.

-> L’achat de casques limitateurs de bruit doit être au plus vite obligatoire pour l’ensemble des salariés travaillant dans le secteur.

-> Exiger des employeurs des centres d’appels qu’ils fournissent des informations, instructions et formations à leurs employés afin qu’ils puissent contribuer, détecter les dangers et que des solutions viables soient mises en place.

-> Exiger des employeurs des centres d’appels de contrôler l’équipement du centre d’appels et d’installer un appareil d’enregistrement permanent afin que toute plainte de choc acoustique puisse être vérifiée.Si vous avez subi un choc acoustique – ou connaissez quelqu’un qui l’a subi –

Si vous avez subi un choc acoustique – ou connaissez quelqu’un qui l’a subi – veuillez contacter le représentant en santé et sécurité sur votre lieu de travail ou votre syndicat Sud. (sudptt@sudptt.fr)

Comments

[Kevin]

tristes affaires, vite étouffée par les directions et peu relayée par les médias.


Voir néanmoins le dossier du magazine En Contact, avec le témoignage de Melle Monfrai à Carmaux (cca
International) et d'un ORL spécialisé