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Teleperformance : résistance à la pelle

Publié le par SUD TELEPERFORMANCE FRANCE

Reportage

social . Les salariés multiplient les actions contre la fermeture de trois centres d’appels sur quatre.

 

Par CATHERINE MAUSSION

 

Quelle «action» les salariés des centres d’appels de Teleperformance, menacés de licenciement, vont-ils bien pouvoir imaginer ? Vendredi, ils avaient investi le siège de Canal +, à Issy-les-Moulineaux, longtemps en affaire avec Teleperformance (Libération de ce week-end). La semaine précédente, ils avaient sauté les portillons du siège d’Orange, à Arcueil, autre client de Teleperformance et grimpé au 7e étage pour «questionner» le DRH. Tout cela pour attirer l’attention. Pas de bonbonne de gaz ni de séquestration, mais beaucoup d’opiniâtreté «pour ne pas se voir jeter dehors avec une grosse poignée de cacahuètes», dit Alexandre, militant CGT. En tout cas, Marie-Claude, Corinne ou Mario, opérateurs à Montigny-le-Bretonneux, dans les Yvelines, ne sont pas prêts de lâcher prise.

Teleperformance, le numéro 1 mondial des centres d’appels a en effet décidé de fermer trois sites (475 salariés) sur les quatre qu’il possède en Ile-de-France. Et il a informé les personnels de son intention au début de l’été. «Il paraît que nous coûtons trop cher», explique Mario Sillaro, responsable d’équipe à Montigny et délégué du personnel, onze ans d’ancienneté. «Ils disent que c’est à cause du loyer des bureaux en Ile-de-France, et aussi du turnover», ajoute Alexandre. De fait, le Plan de sauvegarde de l’emploi - recalé par la justice fin septembre - prévoit de supprimer 157 emplois et invite 318 salariés à déménager à Orléans ou Villeneuve-d’Asq, près de Lille, deux sites de l’opérateur. Sinon, la porte.

A Montigny-le-Bretonneux, la résistance prend des allures de petite guérilla. Vendredi, les deux plateaux (environ 50 postes de travail chacun), qui traitent les appels des abonnés au mobile d’Orange, se sont vidés pour gagner l’AG et découvrir l’action-surprise du jour : une descente au siège de Canal +. Quelques-uns rechignent. Mais la majorité s’organise pour un covoiturage.

Marie-Claude, 65 ans, dit qu’elle n’a «rien à perdre. Vu mon âge, ils ne me proposent même pas de reclassement». Elle avait été promue du «front» (répondre en première ligne) au «back», plus professionnel, à gérer les dossiers avec le grade d’expert. Mais son service a déjà déménagé sur Orléans. «Du coup, on m’a remise au "front".» Même sort pour Corinne, 36 ans. Sauf qu’elle n’est «affectée nulle part», explique-elle, et «payée à ne rien faire». Diane, mère de quatre enfants, a refusé tout net d’aller sur Orléans. «Il fallait que je commence le 17 octobre, en pleine rentrée scolaire ; on m’a prévenue en septembre !»«remercié», son poste étant supprimé. Mario, qui a grimpé tous les échelons chez Teleperformance, est

Les opérateurs sont d’autant remontés contre Teleperformance que celui-ci avait racheté le site de Montigny au printemps. Et cela leur fait douter de la volonté de leur employeur, occupé à délocaliser à l’étranger, de développer les sites de province. «On vient de découvrir qu’une partie de nos dossiers, qui devaient aller à Orléans, sont partis en Tunisie», raconte Amandine. Et ce ne sont pas les propositions d’indemnisation, huées lors de l’AG vendredi, qui vont calmer la fronde : entre 2 000 et 7 000 euros pour les rares salariés, comme Mario, qui ont plus de dix ans d’ancienneté. «C’est indigne d’une entreprise en forte croissance [plus de 8 % depuis janvier, ndlr] et bénéficiaire»(53 millions au premier semestre). Contactée, la direction a renvoyé à son communiqué du mois de juin.

 

(Source libération)

 

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P
<br /> Courage à vous tous et bravo pour votre engagement!!!!!!!<br /> <br /> <br />
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